du Couvent Notre Dame de la Garde ...

Entrée du Couvent avant destruction du logis

Du Couvent Notre Dame de la Garde, il ne reste aujourd'hui, à la lisière de la Forêt de la Neuville en Hez, que quelques vestiges de style gothique. Tour à tour, prison d'État, maison de correction et pensionnat d'aliénés, le couvent se voit désinvesti, dès la Révolution, par les moines Cordeliers.

Vendu par le Directoire en 1798 comme bien national, le couvent voit partir le Père Tribou, supérieur du Couvent, avec les six derniers aliénés dont il s'occupait encore. 

 

Le Père Tribou s'installe à Clermont, occupant une partie du site actuel de l'établissement. Il devient ainsi le fondateur de ce qui est aujourd'hui le Centre Hospitalier Interdépartemental de Clermont.

 

La fille de celui qui est devenu le citoyen TRIBOU en quittant l'habit de religieux, AIMÉE DÉSIRÉE TRIBOU va épouser un officier de santé, le Docteur Gustave LABITTE qui prendra la succession de son beau père en 1827. On compte alors une vingtaine de malades. 

 

Gustave LABITTE va obtenir, dès 1831, les accords administratifs nécessaires à l'accueil des aliénés du département de l'Oise puis, plus tard, de la Seine et Oise et de la Seine et Marne. Ces accords devancent ainsi la loi du 30 juin 1838 dans son esprit de participation au service public.  

 

En 1833, le Docteur Gustave LABITTE va acheter tout le quartier des Finets, réalisant d'importants travaux d'aménagement. Le nombre de malades s'élève alors à 124, répartis en différentes sections : agités, fous furieux, incurables, tranquilles, gâteux, épileptiques et convalescents. 

 

Auguste Delphe LABITTE, fils de Gustave LABITTE, prend la direction de l'Asile en 1842. On recense alors 735 aliénés, sur une superficie de 7 hectares. À partir de 1847, l'acquisition de terrains sur les communes de Fitz-James et Villers permettra l'installation de colonies agricoles et l'accueil d'un nombre grandissant de malades. L'asile s'étendra bientôt sur une superficie de 450 hectares. Sa notoriété est de plus en plus importante si bien qu'un écrivain célèbre, HECTOR MALOT viendra rendre visite aux frères LABITTE avant d'écrire son roman "un Beau-frère"  en 1869 (Mise en cause de la loi de 1838 sur l'internement (de même dans Mère et Le Mari de Charlotte.)

 

 

 

En 1851, avec trois de ses frères qui s'occupent de la colonie agricole, Auguste Delphe LABITTE fonde la Société LABITTE FRERES afin "d'exploiter" ce qui est désormais la MAISON D'ALIÉNÉS de Clermont. 

 

Le savoir-faire professionnel des malades est judicieusement utilisé. L'établissement connaît une longue période de prospérité jusque vers 1880. 

 

... à l'Asile public interdépartemental

En 1887, le domaine paraît mal en point. On compte alors 1391 malades et 200 employés, tous laïcs. De plus en plus, l'Asile doit faire face au surpeuplement. De surcroît, bâtiments et matériels sont en mauvais état; quant à l'exploitation agricole, elle est en déficit. La convention sera reconduite à plusieurs reprises jusqu'en 1934. 

 

À cette époque, le coefficient d'occupation atteint 170%. Dans la pratique, les difficultés rencontrées quant à la répartition des charges budgétaires, vont engendrer un tout nouveau type d'accord interdépartemental prévu pour 30 ans et instaurer ainsi l'Institution interdépartementale... Ce nouvel accord a pour but de répartir plus équitablement les grosses dépenses.

 

Entre 1934 et 1940, la population passe de 2802 à 4444 malades. En 1937, par décision ministérielle, la Maison de santé va devenir l'HOPITAL PSYCHIATRIQUE INTERDPARTEMENTAL.  

 

En 1945, la seconde guerre mondiale aura ramené le nombre de malades à 2335 et le vaste plan de construction prévu par l'institution interdépartementale n'aura pas abouti. En 1956, le nombre de malades hospitalisés remonte à 3892. Un effort considérable va être entrepris quant à la réfection et la construction de bâtiments. 

 

Progressivement, à partir des années 60, l'évolution de la Carte Sanitaire et les orientations en matière de psychiatrie ont ramené le nombre de lits et places à 1757 dont 1051 en hospitalisation complète. 

 

Spécialisé dans la lutte contre les maladies mentales, le Centre Hospitalier Interdépartemental (C.H.I.) a acquis la personnalité morale par un décret en Conseil d'État du 19 octobre 1971. Les attendus de ce texte stipulent que l'avis des Conseils Généraux ont été requis en ce qui concerne les départements de l'Essonne, des hauts de Seine, de la Seine et Marne, de la Seine Saint Denis, du Val de Marne, des Yvelynes et bien évidemment de l'Oise, confirmant ainsi le caractère interdépartemental du C.H.I.

 

Des conventions ont été conclues avec le département des Hauts de Seine et concernent deux secteurs : Courbevoie et Neuilly sur Seine. 

 

Implanté sur les sites de Clermont, Fitz-James et Erquery, le Centre Hospitalier Interdépartemental du fait de son histoire, comme la plupart des Centres Hospitaliers Spécialisés possède un patrimoine immobilier conséquent.